Née en 1870, Maria Montessori sera la première femme diplômée docteur en médecine en Italie. Sa formation médicale en poche, les autorités conservatrices vont la nommer médecin dans un hôpital psychiatrique (asile) auprès d’enfants déficients. « J’ai eu l’intuition que le problème de déficience était moins d’ordre médical que pédagogique » dira-t-elle. Elle va se tourner vers les études en pédagogie avec son regard scientifique de médecin. S’inspirant des travaux d’Itard et Seguin, elle dirigera une école d’orthophrénie (mot qui signifie « redresser la folie ») et obtient de si spectaculaires résultats qu’elle envisage de transposer sa méthode sur des enfants « normaux ».
Ce qu’elle fait en 1907, avec l’ouverture de la première « casa dei bambini» (maison des enfants) dans un quartier défavorisé de Rome, qui devient son véritable laboratoire pour tester et mettre au point sa « pédagogie scientifique ». Elle poursuit sa formation et s’intéresse aux avancées de différentes disciplines (philosophie, psychologie…). Elle va, de manière singulière, avoir constamment le souci de la pratique pédagogique consacrant sa vie à voyager pour former elle-même enseignants et formateurs tout autour du monde et à écrire pour diffuser sa pédagogie et défendre ses idées. Dans ce but, elle créa l’Association Montessori Internationale en 1929 à Amsterdam[1].
Elle est décédée en 1952, laissant la succession à son fils Mario Montessori (1898-1982).
Durant sa carrière, Maria Montessori a été détentrice de la chaire d’anthropologie pédagogique de l’Université de Rome (1904) où elle a poursuivi ses recherches dans différents milieux scientifiques comme la psychologie avec l’émergence du courant psychanalytique : elle possède un double doctorat en philosophie et psychologie. Son ouverture aux autres recherches est remarquable tant par son intensité que par sa capacité à aller à la rencontre des autres (voyages privés, participation aux congrès …) pour partager les résultats de recherches.
Par-delà des convictions catholiques imprégnant fortement son œuvre, le lecteur peut découvrir une approche humaniste de l’enfance chez Maria Montessori qui affirme que son objectif ultime est de « libérer » l’enfance pour améliorer le monde (elle a traversé deux guerres mondiales).
Sa vision est radicalement nouvelle quand elle parle de la question sociale de l’enfant : il ne s’agit pas d’un adulte en miniature mais d’un être à part entière qui demande à ce que l’on s’adapte à ses besoins. Elle considère que chaque petit d’homme porte son plan de développement intérieur et que la tâche de l’adulte est de permettre à celui-ci de se réaliser sans rencontrer d’obstacles. Pour ceci, elle va ouvrir une maison des enfants-école mettant l’enfant au centre en respectant son rythme, ses différentes phases de construction tout en développant l’autonomie et le sens social. Ces fondements philosophiques sont déterminants dans la pédagogie Montessori qui est aujourd’hui appliquée mondialement.
Maria Montessori s’efforça toujours de conjuguer théorie et pratique. Le but de son travail était de fournir à l’éducation des enfants une base scientifique solide constamment vérifiée par l’expérience. Ce qui donna une portée universelle à l’ensemble de ses préceptes éducatifs. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer : l’enseignement individualisé, l’environnement préparé comprenant le matériel, le groupe multi-âge et le rôle indirect du maître.